A l’abri du froid, des moustiques et des intempéries
La crise politique et les conflits armés qui sévissent en Centrafrique ont engendré la fuite de 259 000 personnes vers le Cameroun où les capacités d’accueil ont été rapidement saturées. Dans le pays, Première Urgence Internationale est gestionnaire de 7 sites dans les régions de l’est et de l’Adamaoua qui accueillent plus de 75 000 réfugiés. L’ONG intervient également pour faciliter les conditions sanitaires et de logement.
« J’ai quitté la République centrafricaine il y a 2 ans, lorsque les Anti-Balaka ont tué mon époux. J’ai marché pendant 5 mois avec mes enfants, avant d’arriver à la frontière camerounaise, avec la crainte de rencontrer nos bourreaux. Nous sommes entrés au Cameroun par le village de Damissa, à 20km de Ngaoui, et nous nous sommes rendus sur le site des réfugiés de Borgop. Comme il n’y avait plus d’abris familiaux pour loger les nouvelles personnes, nous sommes venus sur le site de Ngam en août 2014 », raconte Ousmanou Rougayatou, veuve de 47 ans.
A son arrivée sur le site, Ousmanou et ses 5 enfants ont été hébergés dans l’un des abris communautaires, des hangars de transit, qui ont la capacité d’accueillir une centaine de personnes en attendant de trouver une solution de logement plus pérenne.
« Nous étions 80 personnes dans un abri communautaire de 25 mètres sur 8. Nous avons été plusieurs fois victimes de vol de vivres et autres objets. Il y avait un problème d’espace, de sécurité, de moustiques, de froid, d’insalubrité et de promiscuité. L’abri était délabré et chaque fois qu’il pleuvait, nous étions obligés de rester debout et de rassembler nos affaires dans un coin. Il faisait très chaud dans la journée et très froid dans la nuit. Nous tombions régulièrement malades. »
Un abri durable fait de briques, de terre et de paille
En avril 2016, suite à la construction d’abris par les équipes de Première Urgence Internationale dans le cadre d’un projet financé par l’Office d’aide humanitaire de la Commission européenne (DG ECHO), Ousmanou a obtenu un abri durable fait de briques, de terre et de paille pour elle et ses enfants. « Nous avons maintenant davantage d’espace et d’intimité. Nous sommes à l’abri du froid, des moustiques et des intempéries. Nous ne tombons plus régulièrement malades. »
Elle et ses 5 enfants ont pu bénéficier, comme 447 réfugiés, d’un abri durable sur le site de Ngam, dans la région de l’Adamaoua au Cameroun, construit par les équipes de Première Urgence Internationale. Ce site aménagé accueille plus de 6 000 Centrafricains ayant fui les exactions et l’instabilité politique qui règne en République centrafricaine depuis plus de 10 ans.
En effet, la crise politique et les conflits armés qui sévissent en Centrafrique ont engendré la fuite de 259,145 personnes (chiffres de l’UNHCR – avril 2016) vers le Cameroun. Les premiers réfugiés ont rejoint des villages camerounais pour vivre au sein de la population mais leurs capacités d’accueil ont été rapidement saturées face à l’ampleur de l’afflux de réfugiés. 7 sites ont donc été aménagés au Cameroun en réponse à cette crise et accueillent actuellement plus de 75 000 personnes. Pour répondre aux besoins de ces populations, Première Urgence Internationale est gestionnaire des 7 sites, coordonne les interventions des différents ONG présentes et intervient pour faciliter l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement et à un logement décent.
Grâce à un financement de l’Office d’aide humanitaire de la Commission européenne (DG ECHO), l’ONG a pu construire 1107 logements sur 5 sites des régions de l’Est et l’Adamaoua, frontalière de la République centrafricaine. Actuellement, des abris supplémentaires sont construits avec le soutien de l’UNHCR dans 4 sites de la région de l’Est. Cependant la situation reste préoccupante. Pour atteindre les standards et pour garantir de bonnes conditions de logement, un abri durable devrait être fourni pour 4 bénéficiaires ce qui nécessiterait la construction de 2 877 abris sur les 4 sites de l’Est. Face au manque de possibilités de logement, les réfugiés adoptent des stratégies d’adaptation telles que la surpopulation des abris, la construction d’abris spontanés ou d’urgence qui offrent des conditions de protection et d’hygiène très limitées.
