Consultance en Santé Psycho-Sociale à Ndélé, Bamingui-Bangoran


CONTEXTE GÉNÉRAL D’INTERVENTION

La République Centrafricaine fait partie des pays les plus pauvres du monde. Classé 180ème sur 186 par le PNUD en 2012, 62% de la population y vit avec moins de 1,25 USD par jour. Outre cette pauvreté endémique, depuis mars 2013, le pays traverse l’une des pires crises sociopolitiques de son histoire entraînant conflits armés et exactions intercommunautaires. La faillite de l’État se traduit par le dysfonctionnement des services publics, l’insécurité permanente, et l‘aggravation des tensions entre groupes armés. En mars 2013, le président, François Bozizé, est renversé par une alliance de groupes rebelles (Séléka) qui prennent alors le contrôle du territoire. Michel Djotodia, leader des Séléka est investi Chef de l’Etat et du gouvernement de transition, à la condition de rétablir la sécurité dans le pays. Malgré ses tentatives, le Président ne parvient pas à endiguer la crise et les tensions intercommunautaires entre Séléka et Anti-balaka se propagent à l’ensemble du territoire. En Janvier 2014, il est donc remplacé par Catherine Samba-Panza, présidente de la transition, période qui doit mener aux élections fin 2015. En février 2016, Faustin Archange Touadéra est élu président de la République. Les élections ne sont pas une fin en soi, les différentes fractures sociales, les faibles perspectives économiques et les problèmes d’insécurité nécessitent beaucoup d’efforts pour sortir le pays de la crise.

Fin mai 2017, on compte plus de 420 000 déplacés dans le pays. Malgré l’intervention de forces internationales (Force française Sangaris et MINUSCA) qui a permis une relative accalmie dans la capitale Bangui, la dégradation de la situation humanitaire est à déplorer. Cette amélioration de la situation sécuritaire a permis à certains déplacés de regagner leur quartier d’origine, cependant ces derniers ont besoin d’une assistance humanitaire pour retourner dans ces quartiers et plusieurs milliers de déplacés sont encore présents dans les sites de déplacés. La sécurité reste toutefois extrêmement volatile. La tension reste vive, exacerbée par les groupes extrémistes chrétiens ou musulmans.

La Préfecture de la Bamingui-Bangoran est l’une des zones les plus fragiles de la Centrafrique. Son importante superficie, 58 400 km2 (seconde plus grande Préfecture du pays), son faible peuplement  (72 385 habitants en 2017) et la distance qui l’éloigne de Bangui, en font une zone isolée sur les plans géographiques, administratifs et politiques, mais aussi fortement dépendants de Bangui pour la plupart des produits de la vie courante. L’État peine à y assurer ses fonctions régaliennes, faisant naître un sentiment d’abandon au sein de la population. Déjà ancrée dans une situation de grande vulnérabilité en l’absence d’administration et d’infrastructures (routière, scolaire, sanitaire) fonctionnelles ; la population doit également faire face à l’insécurité.  En effet, la Préfecture est une porte d’entrée pour le Tchad, le Soudan et le Sud-Soudan, ainsi qu’un point de passage pour différents groupes armés, transhumants et braconniers, attirés par les ressources naturelles (or, faune et diamants) et la porosité des frontières. Ainsi, cette zone est touchée depuis 2009 par les tensions entre les groupes rebelles CPJP (Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix) et UFDR (Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement) qui ont causé d’importantes destructions d’infrastructures (écoles, centres de santé…), des pillages et des exactions. La population de la Bamingui-Bangoran a également été affectée par le conflit qui a opposé en février 2012 les forces armées tchadiennes et centrafricaines au FPR, ainsi que par la crise Séléka. Ndélé, le chef-lieu de la Bamingui-Bangoran, fut la première ville à passer sous contrôle de la Séléka le 10 décembre 2012 et n’a pas échappé à la crise de décembre 2013.

Elle connait actuellement la présence quasi-permanente de groupes armés, source d’insécurité forte pour les populations et les acteurs humanitaires. En effet, les nombreux incidents sécuritaires compliquent la délivrance de l’aide humanitaire et concourent au maintien de la crise qui sévit. L’impact de ses groupes se fait aussi ressentir sur le développement économique du fait du ralentissement des échanges commerciaux. Tous ces éléments combinés provoquent de véritables séquelles sur les moyens d’existence et par voie de conséquences sur la sécurité alimentaire. Ainsi, la persistance de l’insécurité alimentaire est devenue un mécanisme récurrent dans la région.

OBJECTIF GÉNÉRAL

Le/la consultant(e) santé mentale/soutien psycho-social travaillera sous la responsabilité du coordinateur terrain et aura un lien fonctionnel avec le Responsable de Projet. Dans le cadre du volet psycho-social du projet, le/la RP  sera en charge d’accompagner la mise en œuvre du projet du point de vue santé mentale et psycho-social, de faire un état des lieux de la prise en charge dans la zone d’intervention tout en assurant la formation du staff PUI, des personnels des formations sanitaires (FOSAs) soutenues et de l’hôpital. En outre, il aura également un rôle d’accompagnement technique des travailleurs psycho-sociaux et de capitalisation de l’approche psycho-sociale (dont les violences liées au genre) mise en œuvre dans le cadre de ce projet.

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES

  • Appuyer à la mise en œuvre du projet et le suivi opérationnel en évaluant les besoins en santé mentale/ soutien psycho-sociale de la zone
  • Renforcer les capacités et capitaliser à travers un accompagnement technique professionnels de santé et des travailleurs psycho-sociaux

LIVRABLES ATTENDUS

Rapport & outils

Nous attendons dans le cadre de cette consultance les éléments suivants :

  • Rapport diagnostic (analyse des besoins / …)
  • Un rapport résumé avec les gaps et proposition d’actions)
  • Proposition des outils méthodologique pour la mise en place et le suivi opérationnel de la stratégie d’intervention Santé Mentale / soutien Psycho-social (A faire valider par la Mission et le Siège)
  • Chronogramme de formation à faire valider (A faire valider par la Mission et le Siège)
  • Rapport d’activité avec training et tool package (Livrable 10 jours ouvrés après la fin de la Mission Terrain)(A faire valider par la Mission et le Siège)

Participation aux propositions de projet

Selon l’analyse des besoins effectués et les opportunités en santé psycho-sociale de la zone, une participation aux propositions de projets pourra éventuellement être demandée sur place.

PROFIL RECHERCHE

Les compétences requises pour réaliser cette évaluation sont celles d’un/e expert/e couvrant les domaines suivants :

  • expériences professionnelles en santé mentale et psycho-sociale sur différents aspects : soutien psycho-social et santé mentale, pris en charge des VLG en contexte d’, évaluation des besoins, rédaction de proposition pour bailleurs de fonds
  • expérience dans la formation en santé mentale et soutien psychosocial
  • expérience en développement d’outil de sensibilisation
  • connaissances significatives de la zone,
  • excellentes capacités de communication et travail en équipe ;
  • maitrise indispensable de la langue française
  • maitrise pack office

DOSSIER DE CANDIDATURE ET MODALITÉ D’INSCRIPTION

Votre proposition doit comporter les éléments suivants :

  • Une lettre de motivation mentionnant clairement la date de disponibilité ;
  • Un curriculum vitae ;
  • Une ou deux références d’évaluation similaire (commanditaire, contact, pays, sujet, résultat obtenu)
  • Une offre technique
  • La compréhension des termes de référence en lien avec les qualifications et expériences du postulant ainsi que toute suggestion visant à améliorer les termes de référence, dans l’optique de l’atteinte des résultats attendus ;
  • La méthodologie proposée par le candidat, y compris, si pertinent, les méthodes et outils de collecte de données, la saisie, le traitement, l’analyse et l’interprétation des données
  • Une offre financière

Pour connaitre l’offre en détail, merci de consulter les Termes de Référence. 

Merci d’adresser avant le 30/04/2018 à l’adresse  suivante:

Chargé de programmes RCA : Antoine MILLY, [email protected]

Date limite de réponse : Clôturé

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