Burkina Faso : « Quand j’ai accouché de ma fille, il n’y avait pas de problème. Elle était en forme et tout le monde l’enviait »
Kadi, mère de trois enfants, vit à Fada, au Burkina Faso, avec ses deux garçons et sa fille. Arcela, âgée de 18 mois en janvier 2023, souffre de malnutrition aiguë sévère avec complications. Au moment de l’interview, elle est hospitalisée depuis un mois au Centre de Récupération et d’Éducation Nutritionnelle (CREN) du Centre Hospitalier Régional de Fada (CHR).
Interview Kadi, mère dont l’enfant est hospitalisé au CREN du CHR de Fada , soutenu par Première Urgence Internationale..
Une prise en charge gratuite des cas de malnutrition au Burkina Faso
Dans le cadre d’un projet financé par l’Union européenne, Première Urgence Internationale intervient dans le secteur de la nutrition, comme ici, au Centre de Récupération et d’Éducation Nutritionnelle (CREN) du Centre Hospitalier Régional de Fada, dans la région de l’Est du Burkina Faso. L’ONG y mène des activités d’appui à la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère avec et sans complications. Elle y fait de la psycho stimulation pour les enfants souffrants ainsi que des sensibilisation sur la malnutrition, couplées à des démonstrations culinaires.
C’est dans ce cadre que les agents de Première Urgence Internationale ont pu échanger avec des mamans dont les enfants y sont hospitalisés pour malnutrition aiguë sévère avec complications.
« Quand j’ai accouché de ma fille, elle était en pleine forme et tout le monde l’enviait. Quand elle a eu 3 mois, elle a commencé à refuser le sein, ainsi que le lait artificiel. L’enfant est subitement tombée malade, elle a commencé à faire des diarrhées et à avoir de la température », raconte Kadi.
Kadi a été alertée par les signes d’amaigrissement, les traits autour des yeux de l’enfant qui semblaient comme enfoncés, ainsi que le manque de vigueur de son bébé, qui n’arrivait plus à manger. L’état de santé de la petite s’est ensuite très vite détérioré.
Après consultation dans un Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) de Fada 2, les infirmiers ont informé Kadi que sa fille souffrait de malnutrition avec complication médicale. C’est ainsi qu’elle a été immédiatement référée au Centre de Récupération et d’Éducation Nutritionnelle (CREN) de Fada par les infirmiers, pour une meilleure prise en charge. Sans cette prise en charge, l’enfant risquait de mourir.
Grâce à l’intervention de Première Urgence Internationale dans la zone, Arcela a pu bénéficier d’une prise en charge gratuite : séjour, soins et médicaments.
Nos actions pour lutter contre la malnutrition au Burkina Faso
La lutte contre la malnutrition aiguë au Burkina Faso ne s’arrête pas là. Afin d’éviter les récidives et de sensibiliser les mamans, Première Urgence Internationale a mis en place des séances de promotion des bonnes pratiques alimentaires et nutritionnelle pour l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, couplées à des séances de démonstrations culinaires, ainsi que des séances de sensibilisations aux bonnes pratiques d’hygiène. Dans ce cadre, Kadi a aussi reçu un kit d’hygiène composé d’un bidon, d’un seau, de savon, d’une bouilloire, d’un pot et de comprimés permettant de purifier l’eau.
Kadi, mère dont l’enfant est hospitalisé au CREN du CHR de Fada bénéficie d’un kit WASH de Première Urgence Internationale.
C’est également le cas de Laurentine, qui vit dans le village de Namoungou, à 28 km à l’est de Fada. Cette mère de deux jumeaux s’est rendue au Centre de Récupération et d’Éducation Nutritionnelle du Centre Hospitalier Régional de Fada soutenu par le projet. Ses enfants, Ulrich et Steve souffraient de malnutrition aiguë sévère avec complication médicale.
Faisant des diarrhées, des œdèmes au niveau des pieds et du visage, et refusant le lait maternel, ainsi que la bouillie, les jumeaux ont été dépistés comme souffrant de malnutrition aiguë sévère lors d’une consultation au Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) de Namoungou ; puis référés par une sage-femme au Centre de Récupération et d’Éducation Nutritionnelle de Fada.
Pour Laurentine, comme pour tout accompagnant d’enfant au CREN, Première Urgence Internationale a couvert les dépenses liées à l’hospitalisation, comme par exemple les frais de voyage, ou les frais de repas pour l’accompagnant.
En effet, un épisode de malnutrition avec complications chez l’enfant implique bien souvent un long séjour de l’enfant et de son accompagnant dans le service. Ce séjour est souvent difficile pour les parents (coût, impossibilité de travailler, éloignement du reste de la famille, et des autres enfants).
Pour éviter l’hospitalisation d’enfants dans un état de malnutrition trop avancé, Première Urgence Internationale met en place diverses actions de prévention et de détection précoce. En cas de séjour à l’hôpital, Première Urgence Internationale facilite également la prise en charge des frais pour les enfants et accompagnants et organise des séances de sensibilisations et prévention, pour lutter contre tous les facteurs de la malnutrition. Toutes ces activités mises ensemble permettent de diminuer le taux d’abandon et d’éviter toute sortie précoce du service qui pourrait être néfaste pour l’enfant.
« Nous avons reçu une large sensibilisation sur les méthodes et les critères de prise en charge de la malnutrition dans notre communauté. Nous sommes accompagnés sur tous les plans lors de l’hospitalisation de nos enfants par Première Urgence Internationale, et je dis seulement merci » déclare Kadi.
Laurentine affirme que la prise en charge gratuite de la malnutrition est « très importante car sans elle, beaucoup d’enfants ne pourraient pas être soignés correctement et les enfants atteints par la malnutrition aiguë sévère resteraient sans issus dans notre village ».
Laurentine, mère dont les jumeaux sont hospitalisés au CREN du CHR de Fada bénéficie d’un kit wash de Première Urgence Internationale.
Aujourd’hui Arcela, la fille de Kadi , est guérie, elle a pu repartir chez elle avec sa maman.
Quant aux enfants de Laurentine, l’un des deux jumeaux a été évacué, avec l’appui de Première Urgence Internationale, vers la capitale, Ouagadougou, pour être opéré d’une fente labio-palatine.
L’intervention a été un succès et toute la famille a pu rejoindre son village d’origine. Les jumeaux se portent bien et sont maintenant guéris.
Ces activités ont été rendues possibles avec le soutien de l’Union européenne.
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