Coordinateur terrain au Cameroun : l’art de relever des défis


Seniensou Kone est originaire de Côte d’Ivoire et Coordinateur terrain au Cameroun pour Première Urgence Internationale. Il nous parle de son parcours, son engagement et son évolution de carrière au sein de l’ONG.

« J’ai entendu parler de Première Urgence Internationale en avril 2012 en Côte d’Ivoire via une annonce d’emploi dans le journal gouvernemental (Fraternité Matin) alors que l’organisation s’appelait encore PU-AMI (Première Urgence Aide Médicale Internationale) », se souvient-il.

En huit ans, il a connu trois postes dans trois pays différents. D’employé national en Côte d’Ivoire, il est ensuite passé à un poste d’Assistant responsable technique agronomie avant de partir en expatriation pour le même poste en Centrafrique.

©Première Urgence Internationale | Visite du Coordinateur terrain au Cameroun d'un point d'eau réhabilité par l'ONG à Mora Extrême Nord Cameroun.

©Première Urgence Internationale | Visite d’un point d’eau réhabilité par l’ONG à Mora Extrême Nord Cameroun.

Évolution de carrière

Il gravit ensuite les échelons et devient Coordinateur terrain en Centrafrique puis au Cameroun.

Quand on lui demande à quoi ressemble la « journée type » d’un Coordinateur terrain, la réponse ne se fait pas attendre : « On peut essayer de trouver une journée type mais il faut d’emblée dire que les journées se suivent mais ne se ressemblent vraiment pas. »

En effet, la journée commence tôt avec une tâche essentielle : la prise d’information sur la situation sécuritaire dans le pays et dans la zone, à travers différents médias et réseaux.

« Nous effectuons aussi une vérification par message des points focaux lorsque les missions sont prévues dans leur zone et ils sont censés nous contacter eux-mêmes en cas d’incident. Ensuite nous procédons à la signature des documents requis pour les missions du jour. »

La journée s’enchaîne ensuite avec une multitude de tâches regroupant les différentes équipes : planifications, réunions, priorisation des tâches, prise en charge des dossiers…

« En résumé, les journées de Coordinateur terrain sont variées et variables et en cas d’incidents sécuritaires, la gestion de ces faits prend le pas sur tout ce qui était prévu », explique-t-il.

Un travail exigeant donc, où les difficultés, sécuritaires et administratives, peuvent surgir à tout moment.

«  Il arrive que les autorités administratives, militaires, aient des agendas différents des nôtres. Il faut gérer cela avec beaucoup de tact, même quand cela semble être en décalage avec nos priorités opérationnelles. »

©Première Urgence Internationale | Le Coordinateur terrain au Cameroun visite un champs appartenant à des personnes soutenues par l'ONG à Dir région de l'Adamaoua au Cameroun.

©Première Urgence Internationale | Visite d’un champs appartenant à des personnes soutenues par l’ONG à Dir région de l’Adamaoua au Cameroun.

Vocation humanitaire

Malgré les coups de pression réguliers, la satisfaction d’atteindre ses objectifs avec son équipe reste une intense récompense.

« Relever les défis multiples et multiformes au quotidien pour aboutir à la satisfaction des personnes soutenues est ce que j’apprécie le plus dans mon travail », témoigne le Coordinateur terrain.

Depuis son enfance, Seniensou Kone s’est investi dans diverses associations d’élèves, puis étudiantes ou encore au sein de son village.

Son tempérament l’a poussé à agir, se sentir utile aux autres, avec toujours cette envie de retrouver « une proximité avec la communauté, les personnes ordinaires ».

« L’humanitaire m’a paru être le plus proche de cette envie de travailler auprès des personnes, des communautés. Ce secteur d’activité me permet d’acquérir aussi des connaissances pour délivrer de l’assistance de façon plus large avec un ciblage basé sur la vulnérabilité, explique le Coordinateur terrain, il ajoute : « Mes liens avec les personnes soutenues par l’ONG restent très professionnels pour garder le recul nécessaire. Mais je suis très touché par la satisfaction de ces derniers. Je m’implique dans la rédaction des projets afin de m’assurer qu’ils sont pertinents et adaptés. »

Une vision qui s’articule parfaitement avec l’objectif de Première Urgence Internationale : « Apporter une réponse globale à l’ensemble des besoins fondamentaux des populations victimes de crises humanitaires dans l’urgence, jusqu’à leur permettre de retrouver autonomie et dignité. »

©Clément Louis Kolopp | Vue verdoyante du Cameroun.

©Clément Louis Kolopp | Vue verdoyante du Cameroun.

Paver la route

Seniensou Kone souhaite maintenant continuer à naviguer dans ce domaine pour aiguiller d’autres personnes qui auraient envie de prendre la même voie.

« Je me vois encore faire de l’humanitaire, de préférence avec Première Urgence Internationale, et « sortir » comme Chef de mission pour ensuite avoir la légitimité pour accompagner, au besoin, des personnes qui voudraient embrasser cette carrière sans trop savoir sous quelle forme encore exactement. »

Pour Romain Gautier, Responsable recrutement et parcours au sein de l’ONG: « Le fait que Seniensou ait commencé en tant que salarié national est particulièrement emblématique. Les salariés nationaux sont ceux qui font de Première Urgence Internationale ce qu’elle est au quotidien. Il est donc essentiel de mettre l’accent sur l’accompagnement, le développement des compétences et la mobilité des salariés nationaux. »

Avant de conclure : « Dans les années futures, de plus en plus de nos postes de cadres sur le terrain seront occupés par des personnes ayant démarré, non pas par un stage dans un Siège, mais par une expérience de terrain dans leur propre pays. »

Découvrez le témoignage d’un Coordinateur terrain au Liban.


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