Qu’est-ce que le métier de chef de mission adjoint aux programmes pour Première Urgence Internationale
Après un Master en management de projets humanitaires et une formation en comptabilité, Flavie Papon a rejoint Première Urgence Internationale en juin 2018 en tant que cheffe de mission adjointe aux programmes.
Elle a réalisé une première mission de six mois en République Centrafricaine en 2018, puis elle est repartie en 2019 pour appuyer la mission regroupant le Mali et le Niger.
Quel est le rôle du Chef de mission adjoint aux programmes ?
Le principal rôle du chef de mission adjoint aux programmes est d’assurer le suivi des programmes mis en œuvre par les équipes sur le terrain dans les aspects stratégiques, opérationnels et qualitatifs.
Quelles sont précisément tes missions ?
Mes principales missions se répartissent en 3 volets :
- En collaboration avec les équipes techniques, je suis l’évolution des besoins humanitaires et je propose des interventions adaptées aux besoins identifiés sur le terrain.
- Une fois les projets validés et financés, je dois m’assurer de leur bonne mise en œuvre dans le respect des principes humanitaires, des procédures internes de Première Urgence Internationale et des bailleurs. J’apporte donc un appui opérationnel aux équipes techniques pour assurer la bonne réalisation des programmes et en certifier la qualité.
- Pour finir, je dois garantir la circulation de l’information entre les différentes bases, le bureau de coordination et le siège. Il y a aussi une partie représentation de l’ONG avec les bailleurs de fonds, les autorités et les acteurs humanitaires.
Quelles difficultés as-tu rencontrées ?
J’ai été contrainte de travailler la majorité du temps à distance sur le suivi des programmes mis en œuvre. Cela constitue une des principales difficultés du poste et pour moi, parfois, une importante source de frustration. Le fait de mener des projets dans des contextes d’urgence constitue également une des difficultés du poste. En effet, il est compliqué pour des raisons sécurité de se rendre sur le terrain quand on est expatrié.
Quelles sont les compétences nécessaires pour être Chef de mission adjoint aux programmes ?
Pour mener à bien ma mission, je dois échanger de manière fluide avec toutes les parties impliquées dans les programmes. Ainsi il est nécessaire d’avoir de bonnes capacités relationnelles. De plus, pour ceux qui souhaitent faire ce travail, je pense qu’il faut également avoir un bon sens de l’organisation, savoir s’exprimer clairement et faire preuve de patience.
Par ailleurs, il faut être flexible dans la gestion du projet globale et avoir une bonne communication écrite et orale.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?
Dans l’ensemble, j’apprécie la transversalité du poste car il me permet de travailler à la fois avec le siège, les différents départements d’une mission (sécurité, finances, ressources humaines, logistique), les experts techniques de divers domaines et les partenaires. Cela est extrêmement stimulant et me permet d’avoir une vision globale et stratégique de la mission. Ce qui me plait également beaucoup, c’est d’assurer la qualité des programmes. En effet, cela implique de réfléchir sur l’amélioration de nos pratiques afin d’avoir toujours un impact positif et répondre aux besoins des populations, d’inclusion et de genre.
De plus, n’étant pas technicienne, j’apprends énormément. D’ailleurs, dans le cadre de mes deux missions avec Première Urgence Internationale, j’ai renforcé mes connaissances notamment dans les domaines de la santé, de la nutrition et de la protection.
Quelles sont les erreurs à ne pas commettre ?
L’erreur principale serait de croire que l’on sait déjà tout et de vouloir dupliquer dans le pays dans lequel nous intervenons, ce qui se fait ailleurs sans prendre en compte les spécificités culturelles et les besoins réels des populations.
Il y a beaucoup d’expertises sur les bases et au siège de l’ONG, il ne faut donc pas hésiter à les solliciter.
Pourquoi l’humanitaire et pourquoi avoir choisi Première Urgence Internationale ?
Accéder aux soins de santé, à l’eau ou à l’éducation sont des droits. Et c’est parce que je souhaite que ces droits soient garantis à tous et ce peu importe le sexe, la religion, l’ethnie et le lieu de vie des personnes que j’ai choisi de m’engager dans le domaine de l’humanitaire. Je suis consciente que c’est un travail de longue haleine qui nécessite l’engagement de tous. J’ai choisi de m’engager pour être actrice du changement du monde de demain et contribuer à vivre dans un monde où les droits humains seront respectés.
J’ai rejoint tout d’abord Première Urgence Internationale car c’est une ONG à taille humaine apolitique et aconfessionnelle dont le cœur de métier est la santé. De plus, j’apprécie qu’elle donne l’opportunité à des profils juniors de travailler sur le terrain sur des postes à responsabilités tout en assurant l’accompagnement nécessaire pour renforcer leurs compétences et leur permettre de mener à bien leurs missions.
Enfin, je m’inscris totalement dans la volonté de Première Urgence Internationale de renforcer les capacités des équipes nationales pour favoriser les nationalisations de postes.