Adjoint, une carrière dans l’humanitaire


Après 10 mois passés en Irak en tant que chef de mission adjointe, Manon Gallego, 32 ans, revient sur cette mission et évoque les responsabilités liées à son poste.

Adjoint au chef de mission, un poste tremplin dansl'humanitaire

En quoi consiste le poste de chef de mission adjoint ?

L’ Adjoint au chef de mission travaille étroitement avec le chef de mission. Les contours du poste dépendent beaucoup du binôme qui est formé. Mon rôle en Irak était d’assurer la cohérence de la mission. C’est-à-dire que je veillais à ce qu’il existe une bonne coordination entre les équipes, que les informations circulent bien entre les départements. Je gérais également des actions de développement de notre intervention dans le pays. Par exemple, j’ai travaillé à l’ouverture d’un centre de santé dans un camp de déplacés au sud de la ville de Mossoul. Mon rôle était de coordonner la préparation en amont avec l’ensemble des services concernés (logistique, pharmacie, médical, financier et enfin avec la base responsable de ses opérations). Ceci afin que toutes les ressources soient disponibles et que nous puissions opérer efficacement.

Comment as-tu débuté dans le secteur humanitaire ?

J’ai un diplôme d’urbaniste. Juste après ma formation, j’ai commencé à travailler pour une petite structure, une ONG en Haïti. Elle intervenait sur des problématiques de logements d’urgence dans le pays. Très vite, j’ai eu la responsabilité de gérer des projets humanitaires dans leur ensemble. J’ai travaillé pour différentes ONG au Liban, en Haïti, au Tchad, au Kenya et en Côte d’Ivoire. En 2016, Première Urgence Internationale m’a proposé le poste de chef de mission adjoint. Je suis donc partie en Irak, pays que j’ai découvert en même temps que ce poste.

Quels étaient les défis liés au poste ?

Ce poste demande beaucoup d’organisation, de rigueur et d’anticipation. Il faut avoir tout le temps quatre coups d’avance sur tout le monde pour ne pas être pris de court. Notamment dans les phases de développement de nos actions. Il faut être également capable de gérer des problèmes et de débloquer rapidement des situations. Il y a beaucoup d’arbitrage et de gestion de relations entre les personnes au sein des différents départements.

Un défi sur le terrain est de garantir la qualité et la rapidité des interventions dans les zones de conflit. Mais il ne faut pas compromettre l’intégrité de l’association,  et l’application stricte des principes humanitaires. Ce problème se pose notamment lors des négociations d’accès avec les différents groupes armés. Les principes d’impartialité et de neutralité sont régulièrement mis au défi. Il est donc nécessaire que le chef de mission adjoint en soit le garant à son niveau.

Et comment vois-tu ton avenir professionnel aujourd’hui ?

Je souhaite continuer ma carrière dans l’humanitaire à l’étranger ou peut-être en France. Si je repars sur le terrain, ce sera avec Première Urgence Internationale car j’ai aimé la méthode d’intervention de la structure. En effet, Première Urgence Internationale développe « l’approche intégrée ». Par exemple, le  soutien psychosocial est un besoin très important en Irak aujourd’hui. Il est traité en prenant en considération à la fois la dimension santé et celle de la mobilisation. Cela se fait en développant une très forte relation avec les autres acteurs humanitaires et les autorités concernées. En effet, les secteurs ne sont pas cloisonnés !  Il est essentiel que les organisations humanitaires se coordonnent et travaillent ensemble afin de couvrir l’ensemble des besoins.

Photo ci-dessus : Une équipe médicale de Première Urgence Internationale intervient à quelques kilomètres de Mossoul pour venir en aide aux populations déplacées. © Livia Saavedra


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