«Je comprends la sensation d’être perdu»


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« Je comprends la sensation d’être perdu « 

Branko Dubajic  est « roving médical » depuis décembre 2015 pour Première Urgence Internationale. Son rôle est de partir sur le terrain quelques mois pour combler les postes vacants  de coordinateur médical. A 66 ans, ce passionné du monde humanitaire possède toujours l’envie de partir dans différents pays pour aider les autres.

Pourquoi as-tu décidé de rejoindre le secteur humanitaire ?

Lorsque la guerre d’ex-Yougoslavie a débuté en 1990, j’étais médecin en Croatie. Il faut savoir que les civils ont beaucoup souffert durant ce conflit. J’ai moi-même été affecté par la situation. A ce moment, il fallait choisir son camp. On voulait absolument que je rejoigne un des côtés et je ne souhaitais vraiment pas choisir même si je désirais continuer à aider les victimes du conflit. J’ai donc décidé de rejoindre le monde de l’humanitaire et du développement et j’ai cherché des opportunités. En 1991, j’ai rejoint le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) pour lequel j’ai travaillé en Croatie.

Ensuite, tu as travaillé pour des ONG humanitaires ?

Oui, en 1996, j’ai rejoint une ONG et j’ai travaillé dans plus de 20 pays différents en tant que médecin humanitaire : le Pakistan, l’Irak, la Jordanie, le Liban, la Turquie, l’Afghanistan …Depuis la crise des Balkans, j’ai pu constater que l’aide humanitaire s’était beaucoup structurée et qu’elle s’organisait de mieux en mieux. Pour Première Urgence Internationale, je suis partie en Afghanistan, au Liban puis en Irak.

Tu as 66 ans, 3 enfants et 5 petits-enfants. Tu n’as pas envie de te poser un peu ?

Je ne souhaite plus exercer à plein temps mais je veux continuer à partir sur le terrain. Pour moi, travailler dans l’humanitaire c’est davantage une mission qu’un métier. J’ai été moi-même une victime et je veux aider ceux qui en ont besoin. Je comprends la sensation d’être perdu, de se sentir comme dans un puits sans fond et de ne pas savoir comment s’en sortir. Cette situation est tellement injuste et elle est liée au simple fait de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment. Le rôle du travailleur humanitaire est d’aller chercher ces personnes qui sont dans le noir total et de leur montrer qu’il y a encore de l’espoir. J’espère continuer à agir dans ce sens pendant encore quelques années.

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