« Ça faisait 13 ans que j’attendais ça»


Après avoir exercé la profession d’infirmière pendant quelques années en France, Margot Vappereau a décidé de rejoindre le secteur de la solidarité. Elle est partie 13 mois, en Irak, pour Première Urgence Internationale d’où elle revient convaincue par ce choix professionnel.

Quel était ton rôle au sein de la mission Irak ?

J’étais responsable technique santé dans deux camps de déplacés en Irak, l’un situé à Bardarash et l’autre à Dohuk. Mon objectif, durant ces 13 mois, était de veiller à l’amélioration de la qualité de la santé en soins primaires dans ces camps par le biais de révisions des pratiques, de formations et de mise en place d’outils. En fonction des besoins identifiés, je participais au développement de projets comme par exemple, la mise en œuvre d’une unité mère-enfant qui va débuter prochainement. Elle permettra aux mères de se rendre au centre de santé pour suivre des sessions de sensibilisations tout en faisant garder leurs enfants dans une unité uniquement dédiée aux femmes.

Qu’est-ce que tu as retenu de ton expérience ?

Honnêtement, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. J’ai découvert beaucoup de choses, un pays, un autre mode de vie et un nouvel univers, celui des travailleurs humanitaires. Mon expérience en tant qu’infirmière m’a beaucoup aidée car j’exerçais au service des urgences et le travail sur le terrain s’organise quasiment de la même façon.

J’ai aussi beaucoup appris humainement. Je me souviens de l’histoire d’un irakien qui travaille avec nous dans un des camps de déplacés et qui vient de Mossoul. Il est parti pour fuir la guerre et m’a raconté avoir abandonné sa maison à deux étages, symbole d’une vie particulièrement confortable. Aujourd’hui, il est nostalgique mais heureux que lui et sa famille soient en bonne santé. Et même en ayant perdu beaucoup, ils m’ont accueilli sous leur tente comme si j’étais un membre de leur famille et je m’y suis sentie chez moi.

Je pense aussi avoir acquis en maturité durant cette mission et j’ai l’impression de mieux contrôler mes émotions aujourd’hui. Une mission humanitaire permet d’apprendre beaucoup sur soi. Je sentais que j’étais à ma place et ça faisait 13 ans que j’attendais ça.

Comment envisages-tu la suite ?

Je souhaite retourner sur le terrain avec Première Urgence Internationale. Je sais maintenant que c’est ce que je veux. Si possible, j’aimerais partir dans une autre zone géographique, l’Afrique par exemple, pour découvrir un autre pays et une autre culture.


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