« J’ai eu l’impression qu’une gigantesque explosion s’était produite »


Mauricio Tautiva, référent eau, hygiène et assainissement pour Première Urgence Internationale est parti trois semaines en Haïti pour évaluer les besoins d’urgence de la population touchée par l’ouragan Matthew le 4 octobre 2016. Il raconte les conditions difficiles dans lesquelles vivent les haïtiens, notamment dans les zones les plus reculées du pays.

« J’avais déjà traIMG_5682_okvaillé en Haïti en tant qu’humanitaire donc je connais bien le pays. Le 10 octobre dernier lorsque je suis arrivé, j’ai eu l’impression qu’une gigantesque explosion s’était produite. A la place des arbres, il n’y avait plus que les troncs. Les feuilles avaient disparu. Dans les zones urbaines du grand Sud Haïtien, de nombreux immeubles ont été détruits et dans les zones rurales, presque la totalité des maisons et des cultures ont été ravagées.

Le constat est inquiétant. Dans les mornes des zones les plus isolées d’Haïti, à l’arrivée de la pluie, les personnes doivent s’enfuir de leur logis de fortune et se réfugier sous des abris très précaires. Leurs plantations sont presque complètement décimées. Une commerçante de la localité de Marche Léon, m’a parlé de la hausse alarmante du prix des denrées et des coûts de transport qui augmentent considérablement. Beaucoup d’habitants sont  aussi très inquiets d’un risque de déplacement des populations vers les zones urbaines et de la création de bidonvilles à l’intérieur des villes.

« Le choléra se propage de manière inquiétante »

Dans les zones les plus reculées, les populations manquent de nourriture et le choléra se propage de manière inquiétante. De nombreuses sources d’eau potable sont contaminées. Il faut réhabiliter rapidement les infrastructures d’eau potable disponibles.

Première Urgence Internationale a envoyé des malles de médicaments afin de réaliser 1 000 consultations médicales. Dès que nous sommes arrivés sur place, nous avons mis en place un projet de réhabilitation des structures de santé dans le département de Jérémie.

Nous allons également apporter rapidement un soutien dans le domaine de l’hygiène, l’eau et l’assainissement dans les centres de traitement du choléra. Nous allons distribuer des kits d’hygiène, organiser des activités de promotion de l’hygiène et prévention du choléra, mettre des agents chlorateurs dans les points d’eau communaux et réhabiliter des structures d’eau potable dans les zones les plus reculées.

Nous avons constaté que les besoins de logements sont conséquents, notamment dans les endroits où les personnes vivaient dans des logis en bois recouverts de tôle et qui ont été totalement détruits. Pour soutenir ces populations, nous voulons mettre également en place des activités de réhabilitation d’abris d’urgence et de la distribution de kits abris afin que les personnes puissent se construire un hébergement provisoire. »

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