Humanitaire : l’envie d’agir depuis le terrain


Charlotte Gout travaille depuis six ans à Première Urgence Internationale. C’est l’envie de partir sur le terrain qui l’a attirée et motivée à s’engager au sein de nos équipes. Stagiaire au siège de l’ONG en 2015, elle part ensuite au Tchad en tant qu’Assistante de coordination terrain. De fil en aiguille, son parcours la mène au Nigeria, en République démocratique du Congo (RDC) et finalement en Afghanistan. Elle raconte son parcours.

© Charlotte Gout | Travailler chez Première Urgence Internationale

© Charlotte Gout | Découvrir de nouveaux contextes est une des richesses du terrain

Comment ta carrière s’est-elle agencée au sein de Première Urgence Internationale ?

J’ai suivi une évolution graduelle. Première Urgence Internationale m’a donné la chance de pouvoir évoluer soit sur le contexte (pays), soit sur le poste en lui-même et ses responsabilités. J’ai donc commencé en tant qu’Assistante de coordination terrain au Tchad, à Abéché. Ensuite, je suis restée dans le pays mais j’ai évolué sur un poste de Responsable projet. Il s’agissait d’un projet plutôt agroalimentaire : il y avait des foires aux vivres, des activités génératrices de revenus, etc. Je suis ensuite partie au Nigeria sur le même poste, puis de nouveau sur un poste de Responsable projet, cette fois sur la mission RDC où j’ai travaillé au nord, à Zongo. Nous menions un projet d’assistance aux populations hôtes mais surtout aux réfugiés centrafricains. C’était un projet multisectoriel où il y avait de l’agriculture, de la relance économique, des activités génératrices de revenus et un petit peu de protection. Ensuite, je suis restée dans le même pays mais je suis passée Coordinatrice terrain à l’est de la RDC. J’étais basée à Kalemie où nous travaillions sur les déplacements de populations dus aux conflits. J’ai finalement voulu changer de continent et je suis partie en Afghanistan toute l’année dernière toujours au poste de Coordinatrice terrain.

Qu’est-ce qui te plaît dans le travail de terrain ?

La proximité avec les équipes nationales, car en tant qu’expatriés nous restons assez protégés et donc loin des personnes soutenues, même en étant sur le terrain. En revanche, le lien avec le personnel national est réel. Il y a une vraie rencontre qui se fait à travers nos échanges. Ensuite, il y a la découverte d’un contexte car il est indéniable qu’à distance, depuis le siège, il est plus difficile de mesurer les raisons réelles de notre intervention, les tâches que nous accomplissons sur le terrain et de quelle manière nous mettons tout cela en place. Il y a donc l’envie d’être confrontée à cette réalité. Je suis aussi à la recherche de contextes qui changent, c’est pour cela que je n’effectue pas de missions très longues. La mission la plus longue est celle que j’ai faite en Afghanistan. Je suis toujours à la recherche d’une diversité de contexte, de changements qui permettent de relever des défis et de se dépasser.

Peux-tu d’ailleurs nous parler de cette dernière mission en Afghanistan ?

Il est impossible de détacher cette mission de l’arrivée de la COVID-19 qui nous a tous chamboulés. Nous avons dû nous réadapter sur tous les points car même si le contexte du pays était différent, c’est aussi toute la matière humanitaire qui a été modifiée cette dernière année. De plus, nous travaillons dans le domaine de la santé, nous étions donc inévitablement en première ligne. Il a fallu s’adapter à la fois dans le travail et dans la vie personnelle puisque nous avons été bloqué dans le pays. En Afghanistan, nous sommes censés avoir des périodes de repos tous les deux mois, c’est plus que dans les autres pays. Là, nous n’avons pas pu sortir du pays durant six mois. Néanmoins, nous avons eu la chance de développer une grande solidarité entre expatriés ainsi qu’avec le personnel national. Le sentiment d’équipe nous a permis de surmonter cette période tous ensemble.

Pour finir, qu’est-ce qui t’a marqué durant ces années passées à Première Urgence Internationale ?

J’ai particulièrement apprécié de faire partie d’une ONG familiale qui reste à taille humaine et qui génère un fort sentiment d’appartenance. J’ai toujours été reconnaissante de la chance que Première Urgence Internationale m’a donnée en me permettant de partir sur le terrain. De plus, même s’il y a beaucoup de roulements au sein des équipes, certaines personnes sont et restent comme des piliers que l’on retrouve et qui permettent de pérenniser l’âme de l’association, c’est une force. Quoi que le futur me réserve, mon cœur restera toujours à Première Urgence Internationale car c’est la maison-mère, c’est comme une famille.

 

Découvrez le récit de notre Coordinateur terrain au Cameroun.


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