« C’est la volonté de lutter contre cette misère qui m’a poussé à m’engager »


Antoine Nguyen travaille chez Première Urgence Internationale depuis 2009. Arrivé comme stagiaire, il est aujourd’hui chargé de logistique au siège de l’association et suit plusieurs missions en Afrique et au Moyen-Orient.  

Quel a été l’élément déclencheur pour travailler dans l’humanitaire ?

J’avais fait un Master 2 en ingénierie mécanique mais travailler dans l’industrie ne m’intéressait pas. Après mes études, j’ai commencé à faire du bénévolat au sein de la Croix-Rouge qui intervenait auprès des sans-abris de mon quartier. C’est la volonté de lutter contre cette misère qui m’a poussé à m’engager dans l’humanitaire. J’ai ensuite voulu me professionnaliser et m’y consacrer à plein temps. J’ai repris mes études et me suis inscrit à un Master 2 en solidarité internationale à Paris. Je me souviens d’un exposé sur les accords de Genève que je devais réaliser dans le cadre d’un cours sur les migrations forcées. C’est là que j’ai réalisé que j’étais né réfugié. Mes parents avaient quitté le Vietnam à la fin de la guerre et sont arrivés en France comme réfugiés politiques. J’ai gardé ce statut jusqu’à ma naturalisation, à seize ans. Ce n’est que bien plus tard que j’ai fait le lien entre mon histoire personnelle et mon métier.

J’ai rejoint Première Urgence Internationale dans le cadre de mon stage de fin d’études et j’ai été embauché quelques temps après. J’ai enchaîné plusieurs missions au Congo, en Ouganda, en Centrafrique, en Haïti, au Pakistan… … De retour en France, j’ai créé ma propre association d’aide au développement que je continue de diriger.  Avec le recul, je me dis que c’était ma vocation. Sur le terrain, je me sentais à ma place. L’humanitaire donne du sens à mon parcours.

Pourquoi vous êtes-vous orienté vers la logistique ? En quoi cela consiste ? 

On a souvent le cliché de l’humanitaire médecin, mais la réalité est bien différente ! Il y a des humanitaires en gestion de projet, en ressources humaines, en comptabilité, etc. En logistique, il faut avoir une approche à la fois rationnelle et créative des réalités du terrain. Ce qui correspondait bien à mon profil.

Depuis le siège, on apporte un cadre de travail et le support matériel et humain nécessaires à la réalisation des projets. On gère les achats, le stockage, le transport… Sans oublier tout ce qui permet aux équipes de travailler sur le terrain : les bureaux, les logements, les moyens de communication, l’accès à l’énergie, les équipements de sécurité… La logistique couvre un large panel de secteurs.

Actuellement, j’assure le suivi logistique de nos missions au Yémen, en Palestine, au Tchad, au Soudan du sud, en République démocratique du Condo et au Mali.  Je suis en contact régulier avec les coordinateurs logistiques de chaque mission.

Etre loin du terrain, ce n’est pas frustrant ?

Pas du tout ! J’ai une personnalité plutôt casanière. Ce poste au siège m’offre un bon équilibre  entre vie professionnelle et vie personnelle. Mais on garde des liens forts avec le terrain. Je pars fréquemment en visite, ce qui me permet de rencontrer les équipes et de trouver des solutions concrètes aux difficultés qu’elles rencontrent. C’est aussi l’occasion de renouer avec la finalité  humaniste de nos actions que le quotidien nous fait perdre de vue.

A chaque mission correspond un contexte et des problématiques différentes. Etre chargé de logistique humanitaire, c’est un perpétuel renouvellement. Et j’ai encore beaucoup à apprendre.

 

 


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