Actualité
Dans un contexte humanitaire complexe, Première Urgence Internationale agit pour maintenir l’accès aux soins essentiels au Burkina Faso.
Publié le 12/06/2025 | Temps de lecture : 4 min
La crise multidimensionnelle que traverse le pays fragilise l’accès aux services de santé, en particulier pour les personnes déplacées internes et les communautés hôtes. Dans les régions de l’Est et du Sahel, plusieurs centres de santé fonctionnent à capacité réduite et certains sont temporairement fermés, limitant fortement l’accès aux soins pour les populations.
Selon le Dr Moussa Sawadogo, médecin chef du district de Bogandé, « L’intervention de l’équipe de réponse d’urgence a été un soulagement pour les populations, notamment les personnes déplacées vers les centres urbains de Gayéri, qui ont bénéficié de soins de santé gratuits. »
Pour pallier l’éloignement des structures de santé, Première Urgence Internationale déploie, en coordination avec les autorités sanitaires locales, des équipes de réponse d’urgence dans les districts de Bogandé et Gayéri. Ces équipes – composées d’infirmiers, de sage-femmes, d’agents itinérants de santé et d’agents psychosociaux – assurent des soins gratuits à ceux qui en ont le plus besoin : consultations curatives, dépistage et prise en charge de la malnutrition, santé reproductive et référencements médicaux.
Dans un contexte marqué par une précarité croissante, Première Urgence Internationale agit également pour la santé mentale des personnes affectées. En partenariat avec l’Association Tin Tua (ATT), des agents psychosociaux accompagnent les personnes les plus fragilisées à travers des séances d’écoute et de soutien.
Binta, déplacée à Kantchari, témoigne : « Les échanges m’ont permis de m’apaiser. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais capable d’entrevoir un avenir. »
La fragilité du système de santé passe aussi par des défis logistiques. Ainsi, le Centre hospitalier régional de Fada N’Gourma se heurtait à des difficultés dans la production d’eau distillée, essentielle pour les soins hospitaliers. Grâce à l’intervention du consortium PUI–ATT, le renforcement du système d’adduction d’eau (pompes immergées et réservoirs) a permis de sécuriser l’accès à l’eau potable dans plusieurs services médicaux, dont la néonatologie et le laboratoire.
« Ces installations ont permis de reprendre des activités médicales jusque-là compromises » explique Harouna Ouédraogo, responsable du service d’hygiène hospitalière.
Ces activités ont été rendues possibles grâce aux financements de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), de l’Aide humanitaire de l’Union européenne, et du Centre de Crise et de Soutien (CDCS). Grâce à ce soutien, Première Urgence Internationale poursuit une approche intégrée combinant soins médicaux, soutien psychosocial et accès à l’eau pour répondre aux besoins prioritaires des populations vulnérables tout en garantissant leur dignité.