Afghanistan : notre action en Eau, Hygiène et Assainissement à travers un entretien sur le terrain

En Afghanistan, Première Urgence Internationale a répondu à plusieurs urgences (épidémies, inondations, tempêtes, conflits, Covid-19) grâce à la mobilisation rapide de ses équipes. En coordination avec les autorités, les Nations Unies et les ONG présentes, nous avons évalué les besoins, cartographié les risques et déployé des solutions WaSH (approvisionnement en eau/distribution d’eau chlorée, installation de latrines d’urgence, installation d’abris, kits d’hygiène, sensibilisation des communautés). En cas d’urgence, nos équipes s’engagent à soutenir les populations dans les 72 heures.

Première Urgence Internationale poursuit ses efforts au-delà de la phase aiguë en soutenant les communautés par des initiatives à long terme visant à prévenir les urgences futures et à renforcer la résilience de la population. 

Pendant trois ans,  j’ai eu le plaisir d’aider environ 60 000 personnes grâce à la réhabilitation et à la construction de 61 réseaux d’eau. J’ai également participé à fournir de l’eau potable, des installations sanitaires et un système de gestion des déchets à 83 établissements de soins de santé. Ceci a permis à notre personnel médical de pourvoir des services de santé dans des conditions d’hygiène adéquates à près de 550 000 personnes chaque année.

En Afghanistan, l’accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement est un levier essentiel pour améliorer la santé publique et lutter contre la malnutrition. Dans certaines zones rurales, les maladies d’origine hydrique aggravent la malnutrition infantile.

Pour y faire face, Première Urgence Internationale a réhabilité des sources d’eau, renforcé les contrôles de qualité et promu les bonnes pratiques d’hygiène dans les zones les plus touchées. Ces interventions ont permis de réduire les maladies et, en conséquence, les taux de malnutrition, soulignant l’impact crucial des actions WASH sur la santé des communautés.

En Afghanistan, les sécheresses et les inondations liées au changement climatique aggravent l’insécurité alimentaire, la pauvreté et les migrations forcées. Pour garantir un accès durable à l’eau et renforcer la résilience des communautés, il est essentiel d’associer savoirs traditionnels (comme le système d’irrigation souterrain karez*) et solutions modernes (pompes solaires, collecte des eaux de pluie).

Les femmes, en première ligne face aux impacts, doivent être pleinement intégrées à la gestion locale de l’eau et aux comités de résilience. Enfin, un soutien financier international ciblé au niveau local est indispensable pour renforcer l’adaptation sur le terrain et bâtir une véritable justice climatique.

Titulaire d’un diplôme en génie civil et d’un master en gestion de l’ingénierie, mon engagement dans le secteur WaSH est profondément ancré dans mon vécu : ayant grandi dans un camp de réfugiés afghans au Pakistan, j’ai constaté les conséquences directes du manque d’infrastructures d’eau et d’assainissement sur la santé publique. Cette expérience a nourri ma vocation.

Depuis plus de dix ans, je m’investis pour améliorer l’accès à l’eau potable et à des installations dignes, notamment au sein de Première Urgence Internationale. Grâce à un travail constant de plaidoyer, nous sommes parvenus à faire passer le budget WaSH de Première Urgence Internationale de 20 000 dollars en 2015 à 1,7 million en 2022-2023, permettant un impact bien plus large dans les zones vulnérables.

Mon évolution au sein de Première Urgence Internationale m’a permis de développer une expertise technique solide et une vision stratégique du secteur. Aujourd’hui doctorant, j’aspire à faire le lien entre recherche et terrain pour proposer des solutions concrètes, durables et centrées sur les besoins des populations vulnérables.

S’agissant de l’avenir de la WaSH en Afghanistan, je crois en l’alliance entre innovations technologiques, engagement communautaire et leadership local pour répondre aux défis croissants d’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement.