Entre juillet et décembre 2024, des pluies diluviennes se sont abattues sur l’Extrême-Nord du Cameroun, plongeant cinq départements sous les eaux. Le bilan humain et matériel a été lourd : plus de 448 000 personnes touchées, 56 084 maisons détruites, et plus de 85 000 hectares de terres cultivables engloutis.
Derrière ces chiffres, des milliers de familles ont vu leur quotidien bouleversé. Divorcée et mère de cinq enfants, Amina a tout perdu lorsque les eaux sont montées, contraignant sa famille à fuir sans rien emporter. « Ma maison s’est effondrée, mes affaires ont été emportées par les flots », confie-t-elle.
Déplacée avec ses enfants sur le site de Goré, à Kousseri, Amina a dû s’adapter à des conditions sanitaires quotidiennes éprouvantes, marquées par le manque d’eau potable, la nourriture insuffisante, l’insalubrité… « Mes enfants et moi mangions une seule fois par jour. L’eau nous rendait malades et les odeurs sur le site étaient insupportables », raconte Amina, témoignant d’une réalité partagée par de nombreuses familles de la région.
Face à cette situation critique, Première Urgence Internationale, en partenariat avec les associations locales CADEPI et Tammounde Speranza, a mis en œuvre une réponse d’urgence ciblée, basée sur les besoins réels des sinistrés à Kousseri. L’objectif : restaurer des conditions de vie dignes, freiner la propagation des maladies et renforcer l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement pour les populations sinistrées.
À Goré, 42 blocs de latrines et 42 blocs de douches ont été construits pour offrir aux familles un environnement plus sûr et hygiénique. Ces infrastructures permettent notamment de limiter les risques d’épidémies comme le choléra, endémique dans la région.
L’installation de 52 bacs à ordures sur le site a complété ce dispositif pour limiter la prolifération des déchets et renforcer l’hygiène collective.
Pour Amina, ces aménagements ont changé son quotidien : « Aujourd’hui, nous pouvons faire nos besoins et nous laver en toute sécurité. Les ouvrages sont bien entretenus, nous en sommes responsables, et cela nous aide à préserver notre santé. »
En parallèle de la construction d’infrastructures, des séances de sensibilisation ont été organisées pour accompagner les familles vers de meilleures pratiques d’hygiène : traitement de l’eau, lavage des mains, prévention des maladies hydriques, transmission du choléra.
Cette action complète visait à réduire durablement les risques sanitaires dans les communautés sinistrées, en s’appuyant sur la participation active des habitants.
Ces activités ont été mises en œuvre avec le soutien du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères.