[VIDEO] La Colombie face au défi de l’exode vénézuélien


La crise majeure que connaît actuellement le Venezuela est à l’origine du plus grand phénomène migratoire sud-américain de ces dernières décennies. En quelques mois, la Colombie est devenu le deuxième pays du monde accueillant le plus de migrants (après la Turquie). 

Aujourd’hui, la Colombie est dans l’incapacité d’apporter des réponses aux besoins primaires des réfugiés vénézuéliens sur son territoire. Afin d’évaluer les besoins prioritaires, Première Urgence Internationale, en collaboration avec Solidarités International, a mené une mission exploratoire dans le pays en janvier 2019.

« Los Caminantes », la route des migrants

La dégradation rapide des conditions de vie au Venezuela a conduit des milliers de personnes à fuir le pays à pied. Dans l’espoir de trouver refuge dans un autre pays de la région. Si l’objectif final des migrants est parfois l’Équateur, le Pérou ou le Chili, la Colombie reste un passage obligé pour les réfugiés, en plus d’une potentielle terre d’accueil. Fin 2018, on estimait que la Colombie avait accueilli près de 1,1 million de vénézuéliens. Un chiffre déjà considérable, qui ne cesse d’augmenter.

Depuis la ville frontalière de Cúcuta, des familles et des jeunes parcourent des centaines de kilomètres pour atteindre les centres urbains plus au sud, ou la frontière avec l’Équateur. Soumis au climat tropical du Venezuela comme aux températures négatives des hauts cols de la Cordillère des Andes. La marche forcée dure parfois plusieurs semaines, dans des conditions sanitaires préoccupantes. C’est pourquoi les équipes d’exploration ont rapporté l’importance des besoins humanitaires sur cette route. En effet, le manque d’accès à l’eau, aux soins et à des conditions décentes d’hébergement s’accentue, à mesure que le nombre de réfugiés augmente.

L’avenir de cette situation migratoire est donc fortement lié aux évolutions politiques au Venezuela. Toutefois, les migrants réfugiés en Colombie ou dans les pays voisins ne semblent pas enclins à rentrer au Venezuela à court terme. Le flux de réfugiés continue de s’intensifier. Les autorités colombiennes prévoient que le nombre de déplacés enregistrés atteindra bientôt les 2 millions de personnes.

«Los asentamientos », des bidonvilles qui grandissent

Cet exode vénézuélien accentue donc la pression sur un contexte déjà instable. Depuis les années 1960, le conflit armé interne à la Colombie est un vecteur de pauvreté endémique, déjà à l’origine d’importants déplacements de populations.

Par ailleurs, les «asentamientos», quartiers les plus pauvres autours des villes, sont dans l’incapacité d’absorber l’arrivée massive de réfugiés vénézuéliens. Barranquilla, notamment, est la troisième ville d’accueil en termes de populations. Les équipes y ont constaté un manque préoccupant d’accès aux services et aux médicaments. Les conditions sanitaires sont donc très préoccupantes, pour ces populations déjà très vulnérables.

Des réfugiés vénézuéliens en transit

Angeles Martinez Martinez était coordinatrice de la mission exploratoire pour Première Urgence Internationale. De retour du terrain, elle nous expose dans cette vidéo le contexte et les besoins prioritaires des réfugiés vénézuéliens.

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