Intervention d’urgence pour les réfugiés Rohingya


Déjà plus de 600 000 réfugiés Rohingya

Cox’s Bazar est connu pour sa plage de 120 km, une des plus longues au monde. Malheureusement, aujourd’hui, le nom de ce district du Bangladesh apparaît dans tous les quotidiens à cause d’un autre chiffre record. 1000, c’est le nombre de réfugiés Rohingya qui arrivent, chaque jour, dans cette région après avoir traversé le pays voisin, la Birmanie. Ils sont plus de 609 000 réfugiés à avoir traversé la frontière depuis le 25 août dernier(1).

Ce qui les oblige à traverser la frontière banglado-birmane : leur appartenance à l’ethnie « rohingya ». En effet celle-ci n’est pas reconnue parmi les huit grands ensembles ethno-linguistiques que l’administration birmane qualifie de « races nationales ». L’histoire des réfugiés Rohingya trouve ses origines dans les racines du pays et de sa culture. Les tensions commencent à s’exacerber en 1948, quand la Birmanie proclame son indépendance. Les Rohingya sont alors rejetés et persécutés.

Le Bangladesh est le second théâtre de ce qu’on appelle la « crise des réfugiés Rohingya », qui dure depuis plus de trente ans. Depuis octobre 2016, le Bangladesh fait face à un nouvel afflux majeur de réfugiés Rohingya. Cela est dû à une escalade des tensions et des violences à leur encontre dans l’Etat du Rakhine, au nord de la Birmanie.

Décider d’intervenir sur une crise d’un niveau exceptionnel

Première Urgence Internationale est déjà présente en Birmanie depuis 1984. Face à une crise de cette ampleur il n’est pas possible de fermer les yeux en tant qu’acteur humanitaire.

Après une mission d’exploration qui a fait remonter l’existence de besoins massifs et urgents, Première Urgence Internationale a décidé d’intervenir au Bangladesh.

« C’est une crise d’un niveau exceptionnel : pour sa soudaineté et son ampleur. C’est extrêmement compliqué pour la communauté humanitaire de répondre aux besoins de base d’une telle population dans un temps aussi court. D’autant plus  qu’il y a encore de nouvelles arrivées de réfugiés Rohingya tous les jours », explique Maxime, chef de la mission Bangladesh pour Première Urgence Internationale.

Suite à l’évaluation des besoins menée par l’équipe d’exploration, Première Urgence Internationale a décidé de répondre aux besoins prioritaires des populations. L’ONG interviendra dans les secteurs de la santé et l’accès aux services de base. Notre stratégie vise à réduire les risques d’épidémies à travers l’amélioration des conditions d’hygiène et d’assainissement des réfugiés. Ainsi, il s’agit de faciliter la qualité et l’accès aux services de base comme l’eau, la nourriture et un abri.

Sur la totalité des réfugiés Rohingya au Bangladesh, plus de la moitié (54%) est âgée de moins de 18 ans.

Les populations déplacées sont réparties dans des camps officiels, des camps de fortune, des habitations précaires et dans les communautés hôtes. La densité de population dans ces zones augmente jour après jour. En effet les camps dépassent leurs capacités d’accueil pour faire place à toujours plus de réfugiés fuyant les persécutions (2).

 

  • 1,2 millions de réfugiés Rohingya a besoin d’assistance pour accéder à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène (3). Plus de 95 millions de litres d’eau potable sont nécessaires chaque jour pour répondre aux besoins de la population. Aujourd’hui les gens s’abreuvent à partir de rizières, mares ou de puits peu profonds creusés à la main, souvent contaminés. De plus, le manque de jerrican rend de plus en plus difficile le stockage et transport de l’eau à l’intérieur des camps. Il y a très peu d’espace pour la construction de nouvelles installations pour toutes les personnes dans le besoin.

 

  • Dans les camps de fortune, la moyenne est de plus de 100 personnes pour une seule toilette. De plus les latrines d’urgence se dégradent rapidement.

 

  • Par ailleurs, le Bangladesh est extrêmement sujet aux désastres et catastrophes naturelles. Ceci, en raison de ses caractéristiques géographiques, topographiques et géologiques. Cyclones, typhons, ouragans et inondations peuvent se produire jusqu’à deux fois par an. Ils détruisent les infrastructures du pays et causent des déplacements de population. En mai 2017, par exemple, le cyclone Mora a causé le déplacement d’un demi-million de personnes.

 

Agissons maintenant !

Shameem Ahsan, ambassadeur du Bangladesh aux Nations unies à Genève a défini la crise des Rohingyas comme « l’exode le plus important d’un seul pays depuis le génocide rwandais en 1994 ».

Si la situation reste inchangée dans l’Etat du Rakhine, l’ONU prévoit que plus de 800 000 Rohingyas auront passé la frontière et rejoint Cox’s Bazar au Bangladesh d’ici la fin de l’année 2017.

Si vous aussi, vous souhaitez vous engager pour la cause des réfugiés Rohingya, et soutenir ces familles frappées par la crise humanitaire au Bangladesh, faites un don à Première Urgence Internationale.

 

(1) Undocumented Myanmar Nationals-UMN (ISCG, 05/11/2017).

(2) REACH, 2017

(3) ACAPS 7/11/17

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