En 2024, les crues ont été particulièrement dévastatrices, submergeant des villages entiers et forçant de nombreuses familles à fuir. Entre juillet et décembre, plus de 400 000 personnes ont été touchées, entraînant des besoins urgents en abris, en eau potable et en assistance alimentaire.
Christine, déplacée interne de la ville de Kousseri, fait partie de ceux qui ont dû tout reconstruire après avoir perdu leur maison.

Une nuit de chaos

Christine, mère de neuf enfants, vivait avec sa famille à Kousseri lorsque les inondations ont frappé. « Nous avons vécu des périodes d’inondations auparavant, mais l’eau arrivait progressivement. Cette année, l’eau nous a surpris la nuit alors que nous étions couchés », raconte-t-elle. Pris de court, son fils a tenté de démonter une partie du toit pour sauver des matériaux, mais la maison s’est effondrée sous la pression des eaux. Leur réserve de céréales a été détruite. Une partie du mur est tombée sur Christine, la blessant au pied. Son mari l’a conduite à l’hôpital pendant que leurs enfants cherchaient refuge sur le site des déplacés du Camp Militaire.

La précarité et l’incertitude

Dans leur nouvel abri de fortune, la famille a dû faire face à des conditions de vie précaires. « Mon mari et notre fils aîné faisaient de petits travaux pour rapporter à manger, mais c’était insuffisant. Nous avons dû réduire le nombre de repas par jour », explique Christine. Même après la décrue, retourner chez eux n’était pas envisageable faute de moyens pour reconstruire leur maison.