Myanmar (Birmanie)
Contexte humanitaire
Le Myanmar / la Birmanie est un pays principalement agricole disposant de ressources naturelles comme les minéraux, les hydrocarbures, le bois ainsi qu’une importante fertilité des sols. L’agriculture représente près de 40% du Produit intérieur brut (PIB) et emploie 70% de la main-d’œuvre du pays(1). La population est majoritairement rurale et pour 60% dépendante d’une agriculture de subsistance, principalement de la culture de riz. La volatilité de cette production agricole reste un défi pour maintenir une économie stable et améliorer la qualité de vie de la population.
En effet, le Myanmar / la Birmanie est fragilisé par plusieurs facteurs d’instabilité provoquant des déséquilibres importants pour la population. Il fait partie des pays les plus exposés aux catastrophes naturelles, notamment aux cyclones, aux tsunamis et aux sécheresses : il figure au troisième rang sur 187 pays du classement de l’Indice mondial des risques climatiques. Depuis 2012, 13 millions de personnes ont été fortement impactées par les catastrophes naturelles dont trois cyclones de catégorie 4, comme celui de 2008 qui a dévasté une large partie du littoral, provoquant le déplacement d’environ 270 000 personnes.
L’exploitation des matières premières, tout comme la production de drogues, génèrent des trafics informels constituant une des principales sources de violence et de conflits armés dans le pays. Sur le plan politique, le Myanmar / la Birmanie connait des tensions historiques avec les groupes ethniques armés remontant à la période coloniale, et qui fragmente le pays sur le plan territorial. La junte militaire détient le pouvoir central, tandis que les groupes armés revendiquent leur autonomie. L’accord de cessez-le-feu national conclu avec les principaux groupes armés en 2015 et les élections conduites la même année ont permis une certaine stabilité dans le pays, avant que le pays ne s’embrase de nouveau après le coup d’État du 1er février 2021.
Enfin, la pandémie de COVID-19 a par ailleurs mis à l’épreuve un système de santé déjà fragile sur le plan structurel. Le manque de contrôle de l’épidémie et l’incapacité de tester en nombre la population se traduit par une situation sanitaire catastrophique, dont le bilan s’avère impossible à établir par manque de données fiables.
(1) FAO (Organisation pour l’alimentation et l’agriculture)
Chiffres clés
de la mission
Descriptif de la mission
Première Urgence Internationale est présente au Myanmar / Birmanie depuis 1984 sous le nom d’Aide Médicale Internationale (AMI). Les premières actions s’inscrivaient dans un objectif de renforcement des systèmes de santé communautaires, notamment à travers la formation du personnel médical.
AMI a ensuite développé son activité autour de la gestion des camps de réfugiés situés à la frontière thaïlandaise, avant de lancer des programmes d’accès à l’eau et à l’assainissement dans la région de Yangon, puis des programmes de santé primaire et de santé maternelle néonatale et infantile dans plusieurs régions : Yangon, Kayin, Tanitaryi, Rakhine, Kachin, Sagaing, Wa et Lashio.
En 2003, Première Urgence Internationale lance un programme à destination des patients atteints d’infections sexuellement transmissibles, et mène des actions de prévention du VIH/SIDA. Cela constituera la dorsale d’un programme plus important de santé sexuelle et reproductive dans la région de Yangon, qui se poursuit à ce jour dans le cadre du Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
En 2020, Première Urgence Internationale lance un nouveau programme au Kayin pour accroître la résilience des populations touchées par le conflit grâce à une approche intégrée visant à améliorer l’accès à l’eau et aux installations de santé, et à renforcer les moyens de subsistance des communautés vivant dans la région.
Première Urgence Internationale en action
En 2020, Première Urgence Internationale a continué son intervention de longue date auprès des populations vivant avec le VIH dans la banlieue de Yangon et de Dala. En soutien à la société civile birmane, les équipes accompagnent les personnes atteintes du VIH en leur proposant un appui personnalisé et des rencontres avec d’autres personnes affectées par le virus via des groupes d’entraide. Cette approche permet de renforcer la société civile et les institutions sanitaires birmanes, mais aussi de mieux dépister et traiter le VIH. Les travailleurs du sexe ont de plus bénéficié d’un programme de transfert monétaire en décembre afin de les soutenir face aux réductions de leurs moyens d’existence provoquées par la crise pandémique.
Par ailleurs, Première Urgence Internationale a en 2020 ouvert une base à Hpa-an, dans l’état du Kayin, sa zone d’intervention historique. Un programme d’urgence a été mis en place, avec d’une part la création d’une clinique mobile intervenant à la fois auprès des populations déplacées dans les camps de Myaing Gyi Ngu et des populations hôtes et d’autre part en proposant un programme de soutien économique aux agriculteurs affectés par les inondations.
En partenariat avec le Karen Department for Health and Welfare (KDHW), une étude sur les systèmes de santé dans les zones de contrôle non gouvernementales du Kayin a pu être menée, ainsi qu’une analyse sur les spécificités de genre. Un projet dans le domaine de l’eau, l’hygiène et l’assainissement, a également été lancé dans la même région.
Première Urgence Internationale développe ainsi son activité autour des quatre domaines suivants :
- Santé, avec un focus sur la santé communautaire, la santé sexuelle et reproductive, la prévention du VIH et la nutrition;
- Eau, hygiène et assainissement, tant en appuyant la construction de réseaux qu’en développant une stratégie de promotion de l’hygiène;
- Sécurité alimentaire, relance économique et moyens d’existence avec le développement de programmes de transfert monétaire et d’activités génératrices de revenus.