Mali : situation de crise dans le Bankass


Au centre du Mali, à la frontière avec le Burkina Faso, la région du Bankass rencontre une forte dégradation sécuritaire, rendant compliqué l’accès aux soins de santé. Après plusieurs phases d’évaluation des besoins, Première Urgence Internationale se déploie dans la zone et recherche des financements pour compléter un premier programme d’urgence. La priorité est de rétablir l’accès aux soins de santé primaire, pour les populations affectées par les conflits dans ce district.

Le district de Bankass

Le 23 mars dernier, le village d’Ogossagou, dans le district de Bankass, région de Mopti, a été le théâtre d’un massacre. Plus de 160 personnes ont été tuées. Des hommes, femmes et enfants, qui appartenaient majoritairement à l’ethnie Peulh. Ce massacre n’est pas le premier évènement de ce type à toucher le centre du Mali. La région de Mopti, lieu de passage obligatoire des populations fuyant les violences au nord, a été affectée par les effets de la crise malienne dès 2012. Cependant, la situation sécuritaire dans le centre du Mali s’est fortement dégradée depuis la fin de l’année 2018.

Face à l’urgence, Première Urgence Internationale se déploie sur le terrain

Alertée par cette situation, Première Urgence Internationale avait envoyé une équipe d’évaluation dans le district de Bankass, en décembre 2018. L’objectif était d’évaluer les besoins en santé des populations affectées par la crise. L’insécurité et la peur avaient entraîné une forte dégradation de l’accès aux soins de santé (accès physique et accès économique). Et ceci, dans un contexte de paupérisation des populations locales lié aux effets du conflit et aux mesures sécuritaires mises en place, comme les fermetures de marchés par exemple.

« L’insécurité dans le cercle de Bankass a un effet sur la sécurité alimentaire et sur l’état nutritionnel des populations. On observe une hausse de la malnutrition aigüe sévère dans le cercle de Bankass entre 2017 et 2018. Une enquête menée en décembre 2018 a ainsi montré des taux de   malnutrition aigüe sévère dépassant les seuils d’urgence de l’OMS », pointe Coralie Frémion, cheffe de mission de Première Urgence Internationale au Mali.

Un accès aux soins de santé difficile

Cette insécurité a également eu un effet direct sur l’accès aux soins de santé dans le district de Bankass. Ainsi, dans les zones évaluées en décembre 2018, Première Urgence Internationale avait noté un recul de -64% du nombre de consultations curatives données par le personnel de santé, par rapport à la même période l’année précédente. Ce recul de l’utilisation des services s’expliquerait d’abord par des barrières d’ordre physique. En effet, les patients et le personnel médical local ont des difficultés à se déplacer, à cause des tensions intercommunautaires. Des barrières d’ordre économique viendraient également compliquer l’accès aux soins. La paupérisation de la population induit que certains ménages ne peuvent plus payer les soins de santé. Cette situation affaiblit le système de santé qui fonctionnait jusqu’à présent avec un système de recouvrement des coûts.

Bientôt, un projet d’accès aux soins de santé

Première Urgence Internationale cherche actuellement des financements. Nous avons besoin de vos dons. Cela nous permettre de compléter un premier projet d’accès aux soins de santé des populations du cercle de Bankass soutenu par le Centre de Crise et de Soutien du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. « Nous disposons d’un stock de contingence de médicaments, d’une bonne expérience du pays, et d’équipes qualifiées et très motivées à l’idée de soutenir la population du cercle de Bankass. Notre expérience de ce type d’intervention et notre connaissance du contexte nous permettront d’être efficace rapidement ».

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Une réponse régionale à la crise malienne


Cette intervention se fait dans le cadre de notre stratégie «  Trois Frontières ». Celle-ci est issue d’une volonté de l’association d’adresser les besoins d’un même bassin de crise avec une approche commune. Première Urgence Internationale est présente au Niger et au Mali depuis les années 1990. Suite à la crise de 2012, les équipes sont intervenues dans les régions de Gao et de Kidal. Principalement via un soutien aux centres de santé et le déploiement de cliniques mobiles pour couvrir les besoins des populations les plus reculées. Face à l’extension du conflit et ses conséquences régionales, Première Urgence Internationale se déploie désormais dans la région de Mopti et dans la région du Tillabéri au Niger depuis 2018. L’association travaille actuellement sur un déploiement dans la région de l’Est du Burkina Faso, lui aussi déstabilisé. Cette approche régionale permet d’améliorer l’efficacité de la réponse humanitaire en prenant en compte de manière globale les enjeux.

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