La culture : un moteur du développement durable dans la Bande de Gaza


Les assauts successifs et le blocus imposé par Israël sur la Bande de Gaza depuis 14 ans constituent  un risque majeur de destruction du patrimoine historique palestinien, et de perte de son identité culturelle.

Travaux de restauration de l’Eglise byzantine de Jabaliya, Bande de Gaza – ©Fadi Harrouda ǀ Première Urgence Internationale

Les civils sont les victimes directes du blocus : ils doivent surmonter le traumatisme psychologique causé par les attaques et faire preuve d’une importante capacité de résilience pour retrouver un équilibre de vie et une situation économique et sociale plus stable.

Présente dans la bande de Gaza depuis 2009, Première Urgence Internationale a développé plusieurs projets de réhabilitation de bâtiments endommagés par les bombardements. Suite aux attaques de mai 2021, l’organisation humanitaire met en œuvre une réponse d’urgence pour soutenir les familles déplacées, apporter un soutien psycho-social et permettre l’accès aux services de base pour la population de Gaza.

INTIQAL 2030

Le programme INTIQAL 2030 est né en décembre 2017.  Le mot arabe Intiqal signifie « transition » ou « transmission » en français. Il a été choisi pour exprimer le fait d’aller de l’avant et de ne plus se contenter de maintenir le patrimoine palestinien, mais d’en tirer profit sur le plan social, spirituel et économique.

INTIQAL 2030 est un moyen innovant d’améliorer la protection dans le territoire palestinien occupé (TPO) par des interventions axées sur le patrimoine, dans le but de renforcer le tissu social et la santé mentale des habitants de Gaza par la réhabilitation de sites archéologiques.

Ce projet s’inscrit dans une approche intégrée visant à répondre aux besoins essentiels de la population, mais aussi à trouver les moyens de sa reconstruction sociale. INTIQAL est un programme mené par des jeunes qui s’appuie sur la protection du patrimoine culturel en impliquant les communautés et la société civile locale, en encourageant leur interaction sur les sites archéologiques.

Un patrimoine précieux pour la région du Levant qu’il faut protéger

Des travaux de restauration ont été mis en œuvre sur deux sites archéologiques de la bande de Gaza : le Tell Umm el-‘Amr (monastère de Saint Hilarion) et l’église byzantine de Jabaliya.

Monastère de Saint Hilarion (Tell Umm-el-‘Amr)

Découvert en 1997, le monastère de Saint Hilarion est considéré comme l’un des plus grands (14 500 m2) du Moyen-Orient. Sa construction s’étend sur une large période allant de la période romaine du IVe siècle à la période abbasside du IXe siècle. Ses fondations sont considérées comme les plus anciennes de la région car initiées par Hilarion, le « père » du monachisme palestinien. Le monastère est divisé entre une partie ecclésiastique au Sud, réservée aux cérémonies religieuses, et une seconde zone au Nord, avec des bains et une auberge accessibles. La taille de sa crypte est sans équivalent au Levant.

Église byzantine de Jabaliya (Al Mukheitim)

À la fin des années 1990, lors du pavage de la rue régionale Salah al-Din dans la bande de Gaza, les vestiges de l’église byzantine, qui date de 444 après J.-C., ont été découverts. L’édifice se trouvait dans un ancien cimetière à la périphérie de Gaza, sur la route de Jérusalem. Une riche famille avait établi un sanctuaire à la mémoire de ses défunts.

L’église a été construite selon l’ancienne architecture de la basilique, composée de trois nefs et communiquant avec une chapelle où les croyants venaient offrir de l’huile et des produits du jardin à la famille responsable du sanctuaire. Un grand baptistère de quatre pièces indique la grande importance religieuse du site pour les pèlerins. Les trois bâtiments (les églises, la chapelle et le baptistère) sont encore pavés de 400 m² de mosaïques colorées de grande qualité. Les vestiges archéologiques révèlent une grande prospérité économique dans la bande de Gaza au VIe siècle.

Avec les dix-sept écritures en vieux grec inscrites sur les pavements en mosaïque, l’église byzantine de Jabaliya est considérée comme l’une des principales églises du Levant.

Profitez d’une visite virtuelle de ces sites splendides en regardant les vidéos à 360° ci-dessous.

Le programme INTIQAL permet de lier les thèmes de la préservation du patrimoine, du développement économique à long terme et du développement culturel et social, avec des bénéfices multiples en termes de développement durable, de renforcement de la résilience des populations locales et de promotion du patrimoine culturel palestinien au niveau local et international.

INTIQAL s’inscrit dans le cadre de l’action de Première Urgence Internationale en faveur de la culture dans le développement durable. Le programme contribue au suivi, à la collecte et à l’analyse de données quantitatives et qualitatives dans le domaine de la culture, augmentant ainsi la visibilité de la culture pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable – en veillant à ce que personne ne soit laissé de côté.

Ce programme est finance par :

  • The #CulturalProtectionFund managed by the British Council, in partnership with the Department for Digital, Culture, Media and Sport.
  • Agence Française de Développement
  • Fondation ALIPH –  « International alliance for the protection of heritage in conflict areas – ALIPH »

Comment sont utilisés vos dons ?

Stats Chaque année, Première Urgence Internationale affecte l’essentiel de ses ressources aux programmes qu’elle déploie sur ses différents terrains d’intervention et seulement 0,2% à la recherche de fonds. Vos dons sont essentiels.

Reprendre en main son destin !

Vos dons sont les garants de notre liberté d’action. Ils nous permettent de venir en aide aux populations affectées par des crises oubliées qui ne retiennent l’attention ni des médias, ni des bailleurs de fonds institutionnels. Les sommes collectées constituent ainsi les fonds propres de l’association, lui donnant une autonomie d’action et une réactivité accrue.
Faire un don