Communiqué : 141 ONG s’adressent aux parties du conflit au Yémen pour rétablir la trêve et construire une paix durable


Alors que le conflit au Yémen dure depuis huit longues années et que l’accord de trêve conclu le 2 avril 2022 est désormais caduc, nous vous demandons de poursuivre vos efforts sur la conclusion d’un nouvel accord de trêve et de prendre des mesures en vue d’un processus de paix au Yémen qui soit réel, durable et inclusif.

Al Goma’a, Yemen – © Haifa Khaled Noman / Première Urgence Internationale

 

La trêve de six mois a fait entrer le Yémen dans une nouvelle phase, qui pourrait être le début de la fin de ce conflit. Faisons en sorte que cette date soit l’occasion d’engager le peuple du Yémen vers une paix durable et une nouvelle ère qui lui permettrait de reprendre sa vie en main, et de contribuer à la construction de l’avenir de son pays.

Depuis l’entrée en vigueur de la trêve l’année dernière, les combats, les déplacements liés au conflit et les pertes civiles ont considérablement diminué. En tant qu’organisations activement impliquées dans la réponse humanitaire au Yémen, nous avons vu de nos propres yeux comment la circulation des marchandises et des personnes s’est ouverte, ce qui a permis à la population d’accéder plus facilement à des services vitaux tels que les soins médicaux, ou simplement de retrouver leurs amis et leur famille.

Nous avons souvent entendu les personnes que nous aidons nous dire qu’elles pouvaient à nouveau rêver d’un avenir meilleur et d’une vie faite d’opportunités au lieu de souffrir et de subir les problèmes de malnutrition.

Ces progrès sont tout simplement extraordinaires. Ils sont le résultat d’une volonté politique croissante de trouver une solution pacifique pour le peuple du Yémen et doivent être reconnus.

Mais ces progrès sont fragiles. Nous vous demandons de protéger le peuple du Yémen en respectant pleinement le droit international humanitaire et en facilitant l’accès des acteurs humanitaires aux communautés dans le besoin.

Nous vous demandons également de ne pas utiliser l’économie comme un moyen de pression et dont l’effet est désastreux pour la population civile. La détérioration de l’économie, les systèmes monétaires divisés, l’absence de salaires et la hausse des prix continuent d’épuiser des millions de familles yéménites.

Lors de la récente conférence des donateurs pour la réponse humanitaire au Yémen, les organisations humanitaires ont appelé la communauté internationale à compléter les efforts de paix par un renouvellement du financement de l’aide au Yémen. Nous avons été consternés de voir que moins d’un tiers des fonds nécessaires avaient été promis. Nous ne relâcherons pas nos efforts pour obtenir la totalité des financements nécessaires et pour garantir la sécurité et la dignité à ceux qui ont besoin d’une aide humanitaire. C’est l’engagement que nous prenons vis-à-vis du peuple yéménite. Dans le même temps, toutes les parties au conflit doivent travailler ensemble pour garantir une paix durable et une sortie du conflit. C’est le minimum dû au peuple du Yémen.

Toute trêve et tout processus de paix à long terme doivent être inclusifs. Les organisations de la société civile, les femmes, les jeunes et les communautés marginalisées doivent avoir un siège à la table des négociations. Alors que nous entrons dans la neuvième année du conflit au Yémen, nous vous appelons à défendre fermement la paix. Que ce Ramadan soit une période d’introspection et d’espoir pour l’avenir du Yémen et que le triste bilan de cette année du conflit au Yémen soit le dernier.

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