Liban – Un hiver sous la tente


En hiver, il n’est pas rare de voir les montagnes du Liban recouvertes d’un mètre de neige. Si les températures sont plus douces dans les autres régions du pays comme au Mont Liban et dans le Akkar, les pluies peuvent s’avérer redoutables pendant cette période. Les conditions de vie des réfugiés syriens, qui vivent sous des tentes et dans des logements de fortune, se dégradent alors considérablement.

Dans les campements informels au Liban, où vit une partie des réfugiés, les abris sont faits de bois et recouverts de bâches. Lorsque les températures baissent, le froid s’installe dans ces logements notamment à cause des pluies parfois torrentielles. « Pour répondre à ces difficultés, il faut consolider les constructions », explique Arnaud Fratani, coordinateur des projets abris et infrastructures pour Première Urgence Internationale au Liban. Chaque année, à l’approche de l’hiver, les équipes distribuent des kits contenant du bois et des bâches afin que les réfugiés isolent leurs abris plus efficacement. « Malheureusement, c’est presque devenu une routine pour nous », commente Arnaud. D’ici la fin de l’année 2015, 2 000 familles auront reçu ce matériel dans le Akkar au nord du Liban, et dans la région du Mont-Liban aux alentours de Beyrouth.

« Certaines familles vivent dans ces abris provisoires depuis maintenant quatre ans ».

Selon l’évaluation des besoins des réfugiés publiée par le HCR (l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés) en juin 2015, 1,2 millions de Syriens ont officiellement trouvé refuge au Liban. Le rapport souligne que 16 % des familles interrogées vivent dans des conditions déplorables: sans portes ni fenêtres, sous des toits endommagés et parfois sans accès à la lumière.

Les pluies sont parfois diluviennes pendant cette période de l’année. Pour éviter les inondations dans les camps informels notamment dans le nord du pays, Première Urgence Internationale effectue des activités de drainage, creuse des caniveaux afin que les populations puissent circuler facilement dans les zones et accéder aux latrines et réservoirs d’eau installés par l’ONG.

Selon les familles, les besoins d’un foyer à l’autre peuvent varier : « Pendant cette période, certaines personnes manqueront de couvertures, d’autres de fuel tandis que d’autres auront du mal à nourrir leurs enfants en bas âge », explique Carla Melki, coordinatrice en sécurité alimentaire pour Première Urgence Internationale au Liban. Pour s’adapter aux besoins, l’ONG distribue des cartes de paiement électroniques. Approvisionnées pendant quatre mois, elles fournissent aux bénéficiaires une aide financière plus souple. « Eux seuls savent vraiment de quoi ils ont besoin », ajoute Carla. Les montants varient entre 66 et 175 dollars (l’équivalent de 62 à 163 euros) en fonction du niveau de vulnérabilité des personnes et de l’altitude du logement. Ces allocations permettent de répondre aux priorités des populations sélectionnées qui peuvent ainsi s’équiper en vêtements d’hiver, petits chauffages, couvertures et également en nourriture, les besoins en calories augmentant avec le froid.

L’hiver dure environ trois mois au Liban: la période semble courte, mais l’hiver est long pour ceux qui le passent avec pour seule protection une bâche au-dessus de leur tête.

 

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